USFP et #20FEB: pourquoi je participe

Depuis que la manifestation du 20 février a été annoncée, plusieurs dirigeants de l'USFP ont annoncé que le parti ne participe pas. Membres du bureau politique, ministres, membres du conseil national.

Je pense que c'est une erreur.

Objectifs pas clairs, initiatives qui ne vient pas des partis, risque de manipulation... plusieurs justifications ont été avancées.


Je n'ai aucun complexe à participer à un événement que nous n'avons pas initié. Les partis n'ont pas le monopole de l'initiative. Ils ont longtemps été à la pointe de la revendication. Aujourd'hui, ils ne le sont plus et je suis heureux que d'autres aient repris le flambeau.

Nous serons nombreux de l'USFP à participer le 20 février: députés, membres du conseil national, jeunesse, syndicalistes ou simples militants.

Nous le ferons par ce que nous partageons les principales revendications exprimées. Elles ont toujours été les notres: plus de dignité, plus de démocratie, plus de libertés, plus de respect des droits de l'homme, plus de justice sociale...

Ces dernières années nous étions en retrait dans la promotion et la défense de ces idées. Aujourd'hui nous avons une occasion unique de les remettre au centre de nos préoccupations.

J'ai multiplié ces derniers jours les contacts avec des amis à l'USFP ou en dehors sur ce qui se passe au Maroc.

J'ai eu de très nombreux retours directs  sur l'analyse que j'ai faite sur la situation au Maroc . Même s'il y a des différences de points de vue sur certaines parties, une conviction ressort.

Contrairement à ce qui s'est passé en Egypte et en Tunisie, l'après 20 février, au Maroc, sera construit avec les partis politiques. Avec certains partis politiques. Et l'USFP en est un. Pas l'USFP dans sa situation actuelle. Pas avec ses idées d'aujourd'hui, ses méthodes d'action d'aujourd'hui et son leadership d'aujourd'hui.

Une dernière chose. Le 20 février je participerai en famille. Je voudrai que mes enfants, dans quelques années, puissent dire, tout simplement: "J'y étais"!








«Le Maroc a intérêt à capitaliser sur ses institutions. Et se réformer, dans l’urgence»

J'ai eu un (long) entretien avec une amie journaliste installée au Brésil sur ce qui se passe dans notre région. Il sera publié en portugais sur l'un des premiers sites  brésiliens d'information internationale et qui a une tendance progressiste affichée.

Elle l'a aussi publié en français sur son blog sur le site Mediapart

J'ai intégré la totalité de l'entretien dans ce post afin de faciliter les commentaires et leur suivi. Il est aussi consultable à l'adresse suivante:

http://blogs.mediapart.fr/blog/lamia-oualalou/150211/le-maroc-interet-capitaliser-sur-ses-institutions-et-se-reformer-dan

 Cet entretien ayant été réalisé les 13 et14 février 2011, les informations sur la manifestation du 20 février doivent être réactualisées. Je les laisse telles que je les voyais à l'époque. Elles donnent une preuve supplémentaire de notre difficulté (ou du moins la mienne) à appréhender ce qui se passe autour de nous tellement ça va vite et peut être aussi par ce que notre référentiel d'analyse a besoin d'une sérieuse mise à jour (ou du moins le mien)!


«Le Maroc a intérêt à capitaliser sur ses institutions. Et se réformer, dans l’urgence»

La soif de dignité. Plus que le prix des aliments, c’est ce qui a, cette fois-ci, provoqué l’inimaginable, en Tunisie, puis en Egypte. Puis… qui sait où ? Comme dans la chanson, qui est devenue un des hymnes de la révolution égyptienne.(clip  ci-joint en youtube) Même si les têtes ne tomberont pas nécessairement partout, le monde arabe ne sera plus jamais comme avant après les révolutions de Tunis et du Caire. Ça remplit d’espérance, et de peur de louper le train de l’histoire. On est loin de Rio, et même si la presse a dédié ses unes régulièrement aux chutes de Ben Ali et Moubarak, l’information reste pauvre. J’ai voulu en savoir plus, sur le monde arabe et le pays dont je viens, le Maroc. J’ai longuement interrogé un député, Khalid Hariry. Il est membre de l’USFP (Union Socialiste des Forces Populaires, parti de gauche partiellement allié au gouvernement), et fait partie de ces politiques sur lesquels on voudrait investir, tant ils ont intégré l’histoire du pays, ses spécificités, sans que cela rime nécessairement avec compromission. Voilà sa vision, à partir du Maroc, des bouleversements du monde arabe, du rôle des islamistes, et des chances de la gauche.


#20FEB

Ce qui se passe au Maroc et dans notre région m'a poussé à réactiver ce blog. Je ne pouvais pas ne pas réagir alors qu'une partie de l'Histoire est en train de s'écrire en direct devant nous. Cette écriture touche aujourd'hui le Maroc.

Je reviens après une (très) longue absence sur le net. C'est un période où j'ai choisi de peu communiquer, excepté la période qui a suivi la publication du rapport de la mission parlementaire sur le prix des médicaments et dont j'étais le rapporteur.

Avais je raison ou tort? Je ne le sais pas, puisqu'après tout, j'ai une fonction représentative et on attend de nous, en plus du travail au Parlement et dans la circonscription, de communiquer, expliquer, informer...

J'écris ce post le 17 février 2011 et je me permets d'affirmer que la manifestation du 20 février est déjà un succès. Elle a réussi, avant même de démarrer à bousculer le statu quo, chose que l'ensemble la classe politique marocaine, pendant des années, n'a pas réussi à faire. Elle remet sur la table les réformes de fond qui dormaient dans les tiroirs et, que certains partis ou organisations, de manière plus ou moins opportuniste, ressortaient de temps en temps. Réformes politiques, constitutionnelles, économiques, sociales...

Rien que pour cela, il faut féliciter les initiateurs de ce mouvement et remercier leurs prédécesseurs tunisiens et égyptiens qui ont fait partir la vague.

J'espère que les autorités marocaines joueront le jeu (ou pour être plus précis, respecteront la loi) et laisseront la manifestation se dérouler en toute liberté. Mais aussi la protégeront et en assureront la sécurité.

Cependant je ne suis pas naïf. Je suis convaincu que beaucoup de groupes vont utiliser cet événement et la médiatisation qu'il va avoir pour faire avancer des agendas qui n'ont rien à avoir avec les demandes des initiateurs de ce mouvement.

J'espère, là encore, que les autorités sauront mieux gérer ces manœuvres que ce qu'elles ont fait par le passé. En tout cas ce n'est pas avec une attitude et des déclarations comme celles du Ministre de la Communication ou de celui des Sports qu'on rend service au Maroc.

L'après 20 février est incertain. Le contexte marocain est particulier. Je l'explique d'ailleurs dans un entretien que je publierais dans mon prochain post.
Les analyses divèrgent. L'hétérogénéité des mouvements politiques, syndicaux et associatifs qui appellent à manifester, rend difficile une synthèse qui irait au delà des demandes de démocratisation, de liberté et de respect de la dignité des citoyens marocains.

Mais rien que cela c'est déjà beaucoup!