Bibliothèque Nationale du Royaume


La BNR a été inaugurée cet après-midi à Rabat par SM le Roi.
Extraits de la dépêche de la MAP :
SM le Roi inaugure à Rabat la Bibliothèque Nationale du Royaume
Rabat, 15/10/08 - SM le Roi Mohammed VI a inauguré, mercredi à Rabat, la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, édifiée sur une superficie de 20.832 m2 pour un coût global estimé à environ 300 millions dh.
(…) vouée résolument à la sauvegarde du patrimoine documentaire et culturel national, à la diffusion des connaissances et à la promotion de la recherche scientifique.
Dire que je suis heureux que ce projet ait enfin abouti serait largement au dessous de la réalité !
L’arrivée d’un nouvel espace culturel dans un pays qui en manque tant est toujours une bonne nouvelle.
Un espace public dédié à l’écrit, au patrimoine, à l’histoire et à la science est une chose tellement rare au Maroc que je ne me permettrais pas bouder mon plaisir.



Gordon Brown

Taha Balafrej publie un article sur Gordon Brown et son rôle déterminant dans la définition d'une solution de sortie de crise.

Est-ce un hasard si le seul homme de gauche à la tête d'un gouvernement d'un pays important soit à l'origine du début de solution comme le dit Paul Krugman, prix Nobel d'Economie, dans un article publié ce matin dans le New York Times?

Le Cygne Noir


Au hasard d’une déambulation dans une librairie je suis tombé il y a quelques semaines sur ce livre. La crise n’était pas encore à son apogée.

En relisant quelques passages ce weekend je trouve que ce gars est un visionnaire, et qu’on devrait s’intéresser un peu plus à ce qu’il fait !

Extrait de la Présentation par l'éditeur :
Un « cygne noir » désigne un événement hautement improbable... et passablement catastrophique. On le reconnaît aux trois caractéristiques suivantes : il est imprévisible, il produit des bouleversements sans précédents, et, par la suite, les interprétations pleuvent pour l'expliquer. Le krach de 1987, la crise des subprimes, en France l'affaire Kerviel sont autant de « cygnes noirs » mémorables. Selon Nassim Nicholas Taleb, le monde de la banque n'en a pas l'exclusivité : la Seconde guerre mondiale, le 11 septembre ou le Tsunami de décembre 2004 en font partie. Tous les cygnes noirs ne sont pas de mauvais augure : le succès de Google en témoigne.
Pourquoi sommes-nous si aveugles ? Pourquoi les cygnes noirs ne sont-ils reconnus qu'après-coup ? Pour répondre à ces questions, Nassim Nicholas Taleb fournit une critique de notre rapport avec la connaissance. Nous nous focalisons sur ce que nous connaisons déjà, sur le particulier, le détail, sans prendre en compte l'inconnu, si bien que, paradoxalement, plus nous en savons, plus nous risquons d'être frappés par quelque cygne noir. La remarque vaut autant sur le plan général que sur le plan personnel : les évènements fondamentaux, ceux qui ont réellement changé nos vies sont rarement ceux auxquels nous nous attendions.

Le Cygne noir. La puissance de l'imprévisible
Nassim Nicholas Taleb
Paris : Les Belles Lettres, 2008.
EAN 9782251443485
Prix 23,00 €

Gouvernement et Bourse


Ou comment Le Ministre des Finances a laissé passer une belle occasion de réhabiliter le Gouvernement !

Marrakech Vendredi 10 Octobre, milieu de matinée. Conférence des régulateurs des bourses des pays émergents.

Pendant une pause et en aparté, un groupe de financiers marocains attirent l’attention du Ministre de l’Economie et des Finances sur ce que vit la bourse de Casablanca en cette matinée du vendredi 10 : panique générale, baisse frisant les 6% avec les conséquence en chaine que cela peut avoir. Ils lui demandent d’agir auprès des principaux institutionnels pour qu’ils soutiennent le marché. Le Ministre n’est visiblement pas convaincu de l’utilité d’intervenir.

En milieu de journée vendredi, la CDG intervient massivement et achète. Le marché se redresse et termine presque à l’équilibre.

Lundi le redressement se poursuit et la bourse termine + 4.5%. La CDG, au passage, fait de belles plus values !

Que s’est t-il passé dans les 2 heures qui se sont écoulées entre le refus du Ministre d’intervenir et l’intervention de la CDG ?

Selon plusieurs sources, les opérateurs, devant l’absence de réaction gouvernement (Premier Ministre et Ministre des Finances plus particulièrement), inaction qui dure depuis le début de la crise, auraient préféré soumettre le problème ailleurs.

La réaction a été rapide et à la date d’aujourd’hui (lundi 13 à 18h) efficace.

Encore une fois, par son inaction dans un moment critique, un ministre apporte une pierre supplémentaire à l’édifice de ceux qui pensent que ce gouvernement fait de la figuration et que le vrai pouvoir est ailleurs !

Le Maroc touché par la crise?

Dans une déclaration faite le lundi 6 Octobre 2008, Robert Zoelick, Président de la Banque Mondiale tirait la sonnette d’alarme sur l’impact de la crise financière sur les pays en développement :

Les événements du mois de septembre pourraient complètement changer la donne pour de nombreux pays en développement. Une chute des exportations ainsi que des entrées de capitaux provoquera un fléchissement des investissements. Le ralentissement de la croissance et la dégradation des conditions financières, conjuguée à un resserrement monétaire, entraîneront la faillite d’entreprises et créeront peut-être des situations d'urgence dans le secteur bancaire. Pour certains pays, ces dérapages seront les précurseurs de crises de la balance des paiements. Comme c'est toujours le cas, ce sont les plus pauvres qui sont les moins à même de se défendre.


A ce jour, il n’y a pas de réaction du Gouvernement sur l’impact de la crise sur le Maroc. Un exposé du Ministre des Finances a surtout abordé l’absence prévisible d’impact direct de la crise des subprimes sur les banques marocaines. Il était aussi rassurant sur les performances de la Bourse de Casablanca.

Le Maroc a choisi l’ouverture économique. Ses avantages sont connus. Ses inconvénients aussi. Même si on fait semblant de les ignorer.

Tourisme, exportations, investissements étrangers, transferts des marocains à l’étranger… ne peuvent pas ne pas être impactés par la crise !

Peut-on raisonnablement continuer à garder le silence et faire semblant d’ignorer ce qui ce passe ?

Réponse dans une dizaine de jour pour la présentation du Projet de Loi de Finances 2009

Fatwa et Modernité


'Nous devons choisir clairement entre la société de la fatwa et la société moderne!.'

C’est en ces termes que, Mohammed ENNAJI, chercheur, historien et écrivain marocain, revient sur le problème posé par les fatawa au Maroc (la dernière en date étant celle du mariage des fillettes de neuf ans) dans une très bonne analyse publiée dans Telquel.


Extrait :

...Il est donc question de choisir clairement entre la société de la fatwa et la société moderne, entre une société majeure et une société mineure, entre une société maitresse de sa démarche et de ses lois et une société toujours débitrice du ciel et de ses gourous pour gérer son quotidien. Jusqu’à l’heure, et tant que la logique de la fatwa l’emporte, notre société peut être qualifiée de mineure, la fatwa étant encore le passage obligé des réformes sociales.


Et de conclure :

...Il n’y a pas de modernité sans risques sans courage et sans projet. Le rapport au religieux est déterminant dans cette perspective. C’est la seule voie pour couper court à la menace des fatawa en coupant l’herbe sous les pieds de leurs auteurs. Et c’est la condition d’accès au statut de société majeure.



Que peut-on faire avec 700 milliards de dollars?

Nous avons beaucoup entendu parler ces derniers jours des 700 milliards votés par le Congres américain pour sauver le systèmes bancaire.
Duncan Green, d'Oxfam a illustré ce chiffre par les exemples suivants:

$700bn:
  • Would clear the accumulated debt of the 49 poorest countries in the world ($375bn) twice over
  • Is almost 5 times the annual amount of extra aid needed to achieve all the Millennium Development Goals on poverty, health, education etc ($150bn a year)
  • Is about 7 years of current global aid levels ($104bn in 2007)
  • Is enough to eradicate all world poverty for over two years (UNDP calculates it would take $300bn to get the entire world population over the $1 a day poverty line).

On the other hand it’s

  • only a quarter of the cost of the Iraq war ($3 trillion on Joseph Stiglitz’ calculation )
  • a half of annual global military spending ($1339 bn)

Je rajouterai, pour être un peu plus local, que c'est 1000 fois ce que le Maroc a obtenu comme aide des Etats Unis dans le cadre du Millenium Challenge Acount.

Priorités, Priorités!